Caipirinha : Quand tu nous tiens !
A qui oublierait que la vie étudiante s'épanouit aussi et certainement à travers les joies de fêtes universitaires et les effluves de quelque décoction alcoolisée, la Giovanna GV est bien là pour le rappeler : au moins une fois par semestre, chacun se plaît à se prendre au jeu du déguisement et de la liberté grisante qui en résulte pour l'une des soirées les plus prisées de la Fondation Getulio Vargas. Organisée par le DA (Diretório Académico) de la FGV-EAESP, la Giovanna réunit, tous les mois de mars, la population étudiante de São Paulo pour une festa à fantasia (fête costumée) prenant place dans un large hangar aux allures pour le moins hasardeuses. Après le scandale de la publication de photos compromettantes d'étudiants emportés au-delà des limites de la sobriété et du cadre social restrictif de la sensualité excessive, il y a quelques années, la direction de l'école s'est désormais résolue à interdire toute entrée d'appareil photo dans les rangs de cette fête singulière. Ce qui ne manque pas d'ajouter au voile mystérieux d'une soirée envoûtante ! Désorientés par le tumulte engendré par la consommation incontrôlée de caipirinha (boisson alcoolisée composée de pinga et de citrons mixés, d'un coût moyen de 7 réais, ou 2,50 euros, à São Paulo), encore déconcertés par les appels de la coutume brésilienne à beijar (embrasser) au cours de soirées intrépides, les étudiants en échange sont finalement rentrés chez eux à l'aube en n'ayant qu'un bref souvenir des moments les plus abstraits de la nuit écoulée. Quant à moi, je ne me pourrais évoquer plus de détails non plus : chacun est bel et bien dépendant des caprices que lui imposent sa mémoire.